Partie 3 : La considération animale en Inde a l’épreuve de la mondialisation des éthiques de l’environnement

 


L'émergence de mouvement en faveur de la protection animal laisse espérer une amélioration de leur condition de vie en Inde.


A.    Apparition de doctrines environnementales mondiales

 

La terre a connu six grandes extinctions majeures et est actuellement en train de vivre sa septième. Cependant, à l’inverse des six autres, la dernière est causée par l’homme et par ses actions. Depuis que l’homme s’étend sur terre et améliore ses procédés pour survivre et se facilité la vie, c’est la biodiversité qui s’éteint à ses dépens. L’action de l’homme est meurtrière et a déjà entraîné de grandes crises. La chasse, l’utilisation de masse de produits chimiques ou le plastique ont déjà causé des extinctions à l’échelle animale. À l’échelle environnementale, c’est tout le système capitaliste qui pose problème, avec une production de masse qui entraîne une pollution semblable voire beaucoup plus conséquente ! C’est pourquoi on assiste depuis une vingtaine d’années à une prise de conscience dans le domaine environnemental. De nombreux rapports scientifiques sont faits pour rendre compte de la situation et alarmer la population pour agir au plus vite.

Cette prise de conscience est mondiale, tous les pays sont concernés par ses crises et agissent en conséquence. Cependant, leurs actions ne sont ni coordonnées ni similaires. Elles sont faites individuellement et certains pays agissent plus rapidement et plus efficacement que d’autres. Les pays peu développés n'agissent peu voire pas dans ce domaine, car ce n’est pas leur préoccupation principale. Ils n’ont pas forcément les ressources ou les moyens pour cela. À l’inverse, les pays plus développés agissent en faveur de l’environnement, que cela concerne faune ou flore. On peut alors voir émerger de nombreux mouvements de protection animale ou d’ONG tel que WWF ou Green Peace, qui sont présents dans de nombreux pays et qui ont un grand impact sur les sociétés. Cependant, on peut voir que si ces mouvements arrivent à s’implanter dans plusieurs pays c’est parce qu’ils partagent les mêmes doctrines et leur développement se fait de manière similaire. On retrouve alors les mêmes mœurs dans ses sociétés ce qui facilite leur implantation. À l’inverse, il leur est plus difficile d’accéder à certains pays, car ses derniers ne les partagent pas et peuvent même aller à l’opposé de celles-ci. C’est pour cela qu’il est compliqué pour ses associations de s’implanter en Inde.




 

B.    Opposition de regard sur la question de la condition animale et de sa place au sein de la société entre le monde occidentale et l’Inde

 

D’un point de vue occidental, ses actions envers les animaux ne sont pas logiques. L’euthanasie des chiens alors même qu’ils sont censés représenter des dieux peut paraitre absurde surtout venant de demande du gouvernement lui-même. En effet celui-ci édicte la plupart de ses lois en fonction de la religion hindou. Ce comportement a amené la philosophe Florence Burgat à dénoncer une certaine forme « d’ hypocrisie »[1] de la part de la population. Cette dernière ignore tout problème lié à la cause animale tant qu’elle n’en est pas responsable ce qui entraine des maltraitances sur les animaux. Le regard occidental qui tenait comme image de l’Inde, un pays ou les animaux étaient totalement vénérés s’imaginait un traitement allant dans ce sens. Cependant la réalité est tout autre et entraine un jugement de la part des occidentaux qui n’ont pas la même conception que les hindous de la condition animal.

 

Du point de vue hindou, la conception du bien-être animal est tout autre. Bien traité un animal, c’est ne pas le toucher ou le déranger. Le principe d’ahimsa est très important pour eux et c’est pour cela que ce bien être se manifeste comme cela. Les paroles de Ghandi ont aussi eu un grand impact sur la question de la condition animal. Il a encouragé les centres, refuges et hôpitaux pour animaux à recueillir et a soigné le plus d’animaux possible. Ses paroles ont encore une grande influence sur la société et la politique. Cependant, il a aussi dit que l’animal peut servir à des fins économiques. De là alors on peut expliquer une partie des maltraitances réaliser sur les animaux. En effet cette « ignorance » de la part de la population n’est que le résultat de ses paroles. Les hindous laissent alors ces tâches aux autres communautés et respectent à la fois le principe d’ahimsa et ceux édicter par Ghandi et leur comportement fait alors sens pour nous occidentaux

 

Si le monde occidental et le monde hindou ont autant de mal à se coordonnées sur la question de la condition animale c’est parce que dans ces deux territoires, certaines conceptions sont différentes. En effet, dans le monde occidental, la place de l’animal n’est pas la même qu’en Inde. L’animal est placé à un rang inférieur de celui de l’homme et dans les sociétés ne sert que dans un but économique. En Inde, l’animal et l’homme sont sur un même pied d’égalité. Cependant, de nombreux mouvement sont présent pour lutter contre toutes formes de maltraitance et ils s’entendent de plus en plus dans le monde mais l’inde reste un pays ou ce genre de mouvement a du mal à se développer. En effet, la place de la religion en inde est centrale et va de pair avec la politique. En occident, la religion elle est passée à un second rang et est séparer de la politique, elle ne concerne que les croyants et n’a plus d’impact sur la société. C’est aussi pour cela qu’on peut voir apparaitre des tensions entre ses deux mondes à propos de la condition animale. Les conceptions sont différentes et ancrée dans les mœurs et les mentalités de la société. C’est pour cela que certains concepts environnementaux ne font pas dans la religion hindoue.

 

C.    Vers une remise en question de certaines doctrines et émergences de mouvement en faveur du bien-être animal en Inde  

 

Aujourd’hui, la question de la condition animale est une question qui divise en Inde. En effet, on assiste à une montée de mouvement environnementaliste qui prône la protection de la faune et de la flore. Ce sujet est même devenu central au sein de la politique. En effet, on peut voir que depuis plusieurs années, les candidats mettent dans leur programme des engagements en faveur de la condition animale et du respect de l’environnement. Des mesures en faveur d’une agriculture plus propre et respectueuses ont été appliquées. De plus, on peut citer Maneka Ghandi, femme politique extrême engagé dans la lutte pour le droit et la défense des animaux. Son programme politique repose sur ses engagements qui tournent en particulier autour de la protection de la vache. Les animaux, aujourd’hui représentent un enjeu politique et leur place est à nouveau remise en question dans la société indienne. Ont-ils des droits divins ou des droits au même statut que l’homme ? De plus pourquoi des êtres divinisés, représentant des dieux, doivent-ils être protégé contre l’être humain qui devrait normalement être sont semblable ?


Cette prise de conscience et cette montée de mouvement en faveur de la protection animal ont amené une partie de la population indienne à revoir leur façon d’agir. En effet, même si plusieurs centres de soins et refuges étaient déjà mis en place pour aider les animaux, on peut voir une recrudescence de ces derniers depuis quelques années. Que ce soit au niveau des dons, des messéens ou des bénévoles, les centres aujourd’hui ont plus de moyens pour accompagner les animaux et les soignés. On peut alors se poser la question de si leur motivation sont d’ordre éthique ou une manifestation du principe d’Ahimsâ plus poussé. Rappelons qu’il y a que 70 % de la population indienne qui pratique l’hindouisme. Même si une partie des autres communautés tel que les brahmanes ou les bouddhistes qui partage ce principe, on peut mettre en lumière que l’éthique est une raison plus plausible pour plus la moitié de la population. De plus, comme exploiter précédemment, les paroles de Ghandi et la religion hindouiste ont des répercussions sur la politique et sur les mentalités dans cette société, peu importe la communauté, on peut alors voir une corrélation entre ses deux motifs qui peuvent expliquer ce changement de mentalités.



Cependant, cette prise de conscience est progressive. Cela ne fait réellement qu’une vingtaine d’années que la condition animale devient un sujet de société. Il est alors difficile pour la population de changer ses mœurs et pratiques qui persistaient depuis longtemps vis-à-vis des animaux. Il est aussi difficile pour eux de placer une limite à ce qui est de la maltraitance ou non... Dans le domaine du commerce par exemple la maltraitance animale reste énorme. Les abatages de masse se font dans le but de produire de la viande, mais aussi de multiples marchandises en cuir ou os. Le tourisme aussi reste le domaine ou la maltraitance reste extrême. L’epytome même de ce phénomène reste la domestication des éléphants et leur condition de vie, mais on peut aussi citer les serpents où qui sont victime de maltraitance et dresser pour des spectacles de rues. Il reste encore beaucoup de domaines ou l’Inde doit s’améliorer en matière de protection animale, mais soulignons que l’Occident n’est pas un exemple non plus dans ce domaine et que beaucoup de ses pratiques reste au revoir. 

Bibliographie :

Altglas Véronique, 2003, « Ysé Tardan-Masquelier, L’Hindouisme : des origines védiques aux courants contemporains »,. Archives de sciences sociales des religions, vol. n° 124, n° 4, p. 86‑86.

Balbir Nalini) et Pinault Georges-Jean), 2009, Penser, dire et représenter l’animal dans le monde indien, Paris, HChampion, Honoré Champion.

Figuière Catherine, Bonnefond Céline et Gérardin Hubert, 2019, « Émergence(s) et développement. Introduction »,. Mondes en developpement, vol. n° 186, n° 2, p. 7‑16.

Florence BURGAT, Le mythe de la vache sacrée. La condition animale en Inde, Paris, 2017

Greenpeace India, « Thousands of Indian citizens urge the government to implement Green recovery plans »,. Greenpeace India. Adresse : https://www.greenpeace.org/india/en/press/10644/thousands-of-indian-citizens-urge-the-government-to-implement-green-recovery-plans/ [Consulté le : 7 mars 2021].

Jacob Rogozinski, 2009, « Sur la rampe d’abattage »,. Lignes, vol. n° 28, n° 1, p. 56‑75.

Jocelyne Porcher, 2021, « 6. Vivre avec les animaux, une utopie pour le xxie siècle | Cairn.info »,. Adresse : https://www.cairn.info/vivre-avec-les-animaux--9782707169006-page-127.htm [Consulté le : 16 février 2021].

Komal Chaudhary, « Welcome to WWF-India | WWF India »,. Adresse : https://www.wwfindia.org/ [Consulté le : 7 mars 2021].

Michael Greshko, 2017, « En Inde, les violences contre les éléphants se multiplient »,. National Geographic. Adresse : https://www.nationalgeographic.fr/photographie/en-inde-les-violences-contre-les-elephants-se-multiplient [Consulté le : 16 novembre 2020].

Robert Barbault, 2005, « Biodiversité, écologie et sociétés »,. Ecologie politique, vol. N°30, n° 1, p. 27‑40.

Santosh Suman, « #BiharEarthDay: Ecological farmers express their gratitude towards the mother earth »,. Greenpeace India. Adresse : https://www.greenpeace.org/india/en/story/10287/biharearthday-ecological-farmers-express-their-gratitude-towards-the-mother-earth/ [Consulté le : 7 mars 2021].


[1]Florence BURGAT, Le mythe de la vache sacrée. La condition animale en Inde, Paris, 2017


 

 


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