Jusqu'à la fin du XXe siècle, on peut trouver dans le Code Pénal français, à l’article R.47-7, la sanction des « gens qui font métier de deviner ou de pronostiquer ». Supprimée seulement sous Mitterrand en 1994 lors de la réforme pénale, cet article met en lumière une discipline controversée et avec laquelle la France entretient un rapport difficile : l’astrologie. Nous pouvons définir cette dernière comme une discipline se proposant d’établir des relations entre les mouvements observés des planètes, du Soleil et de la Lune sur un fond immobile constitué du ciel constellé, et les destinées des êtres humains. Née en Mésopotamie au IXème siècle avant JC, l'astrologie en Occident s'est modifiée au cours du temps et des différentes conquêtes du territoire, ne faisant d’abord qu’une avec l’astronomie, définissable comme la science des astres, des corps célestes et de la structure de l’univers, avant d’effectuer une rupture avec cette dernière sur tous les plans. Nous nous centrerons sur l’astrologie dite occidentale, étant apparue dans deux pôles, la Mésopotamie et l’Égypte, aux alentours du IXème avant JC et continuant à être pratiquée aujourd’hui en Europe. Le lien étroit entre astrologie et religion est important à souligner, les premiers astrologues étant des prêtres qui lisent les présages des Dieux dans le Ciel. En outre, l'astrologie a pu servir d’outil à la puissance politique, se basant sur des oracles rendus ou sur des horoscopes pour prendre des décisions parfois de la plus haute importance. Un point de rupture très net s'observe à partir de la montée de la découverte de l'héliocentrisme puis plus tard de l'implantation en France du rationalisme cartésien : l'astrologie ne semble plus être reconnue comme une institution importante structurant la société et, au contraire, elle est associée aux marginaux et aux illuminés qui entendent par des moyens douteux prévoir les destinées humaines. Cependant, aujourd’hui, l'astrologie continue à faire parler d'elle, à travers un intérêt croissant qu'un public très hétéroclite lui porte.
Aussi, pourquoi dans des sociétés ultra rationnelles confiantes en la science, l'être humain continue-t-il à s’appuyer sur une croyance astrologique ?
Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur la scientificité de la discipline, confrontant le statut dont elle bénéficiait à ses origines à la délimitation normative entre science et pseudo science affirmée au XXème siècle.
Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons au caractère social de la discipline et essaierons de comprendre pourquoi l’être humain entretient un lien si intime et ambigu avec l’astrologie.
Enfin, nous regarderons comment l’astrologie est éminemment politique, en centrant notre propos sur le rôle des conseillers astrologues des dirigeants à travers les siècles.
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