De #scienceporcs à la libération de la parole au CPES ?


Olivier Duhamel, professeur émérite de droit (ou du moins était-il considéré ainsi par l’opinion publique jusqu’à récemment) est au cœur d’un scandale qui révèle bien plus sur notre société et ses dérives que ce que l’on ne voudrait croire.

 

Alors que les langues se délient autour des faits d’incestes dont il est accusé, ceux-ci posent la question de l’omerta qui règne dans l’administration des instituts d’études politiques. En effet le directeur de SciencesPo Paris, Fréderic Mion avait été mis au courant des faits dès 2019. Pris dans la tourmente celui-ci a par la suite démissionné mais il est accusé d’avoir minimisé les actes d’Olivier Duhamel et de les avoir cautionnés.

 

Cette « affaire Duhamel » a donné progressivement lieu au hashtag #scienceporcs, où les étudiants d’IEP de la France entière peuvent témoigner des violences ou agressions sexuelles subies au sein de ces institutions et s’exprimer. 24 heures après la démission de Fréderic Mion le hashtag avait été utilisé près de 19 000 fois ! Signe d’un réel malaise, les récits se sont succédé, et entre bizutages, agressions sexuelles (particulièrement lors des journées d’intégrations) les témoignages accablants n’ont céssé de dénoncer la gestion des IEP et la surdité de la direction. Le cas de Sciences po n’est qu’un exemple parmi d’autre de cette omerta qui règne dans certaines institutions de l’enseignement supérieur.

 

Cette libération générale de la parole doit encourager de nouveaux étudiant.es à témoigner ! Au CPES dès le 11 février on retrouvait des messages anonymes tels que « La libération de la parole à Sciences Po pose de nombreuses questions sur l’omerta des établissements scolaires vis-à-vis des agressions sexuelles. Le CPES doit aussi s’interroger, agir, et ne pas fermer les yeux ». Dans la foulée un compte Instagram, @psl_too a été créé. Le but de celui-ci est d’inviter les anonymes à témoigner de violences sexuelles afin d’être écouté.es. Ce compte Instagram souhaite également sensibiliser ses abonnés à la culture du viol.

 

Si l’administration a réagit à la création de ce compte en rappelant par mail les contacts d’urgence et a affirmé prendre très au sérieux ces témoignages, il ne faut pas relâcher nos efforts pour briser collectivement la loi de l’omerta dans ces cadres institutionnalisants !

 

Charline – groupe zoopolitiques

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