Conclusion. Les animaux, pas si bêtes que ça ?

 

Rappelons l’enjeu de ce travail : déterminer la mesure dans laquelle les animaux peuvent manier des concepts et objets mathématiques, alors même que ceux-ci ont étés définis par l’humain. Il fut d’abord nécessaire de commencer par analyser le sujet de manière critique, c’est-à-dire de définir ce qu’est « faire des mathématiques » et ainsi on a mis en lien les mathématiques et la vision anthropocentrée que l’on en a. Cette réflexion débuta avec l’idée selon laquelle l’usage mathématique animal tendrait forcément vers le nôtre. Néanmoins, cette idée se base sur l’hypothèse d’un monde mathématique parfait et donc est peu défendable. Finalement, c’est l’aspect pratique qui tranche : les animaux font des mathématiques qui sont utiles pour eux.


Ensuite, un point fondamental fut la possibilité biologique de faire des mathématiques. En effet, cela suppose une organisation cérébrale assez développée, et il se pourrait que l’homme soit la seule espèce qui en soit capable. En fait ce n’est pas le cas, comme nous l’avons vu : d’abord nous avons pu montrer qu’il est possible d’utiliser des concepts mathématiques sans langage, ce qui semble indiquer que les animaux en soit capable. Nous avons vu aussi précisément une modélisation de la représentation du nombre chez les primates, pour enfin prendre du recul, et montrer que même des invertébrés étaient en fait capables de raisonner mathématiquement.


Pour achever cette étude, une analyse de l’utilisation mathématique animale fut conduite. Partant d’une vision évolutionniste, l’idée avancée fut celle d’une potentielle uniformisation des besoins menant à une utilisation mathématique plutôt commune à tous les animaux. Par conséquent, trois utilisations concrètes furent mises en lumière : la notion de distance, le dénombrement du temps et la capacité à quantifier (dans un but de proportion). Cependant, une remise en question du propos fut rendue possible par la question de la conscience qui permit de s’interroger encore une fois sur la définition de « faire des mathématiques ».

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