La question posée dans le cadre de cette recherche sur le rôle de l’animal dans la zoothérapie engendre des questions beaucoup plus vastes que cette pratique. Ce rôle latent que l’animal possède dans le triangle thérapeutique qu’instaure la zoothérapie ne semble qu’être les prémices d’un sujet plus grand : la considération que porte l’être humain envers les autres espèces qui prennent part à sa vie. Grâce à ces différents points de vue et études, la position de l’animal thérapeutique dans un traitement se révèle être plus ambivalente et plus complexe qu’en apparence. Cette place de l’animal, dépend parfois des programmes de zoothérapie auquel il participe, ou bien des relations créées au sein de la thérapie avec le patient. Il reste pourtant évident que les êtres humains (patients ou simple amoureux des animaux) tirent avantage des contacts et liens affectifs forts qu’ils créent avec les animaux. Cela explique notamment la grande proportion de personnes possédant des animaux de compagnie. Néanmoins, posséder un animal de compagnie, un animal utilitaire ou thérapeutique ne peut se résumer en une liste d’avantages et d’inconvénients, cela va bien plus loin. De nouvelles questions naissent au sein de l’esprit de celui qui n’a jamais considérer et observer la relation qu’il entretenait avec les espèces compagnes qui partage sa vie. Dans cette démarche de compréhension, il est alors légitime de se demander si toutes les relations entre compagnons et êtres humains modernes rentrent dans le cadre d’un traitement implicite et quelles sont réellement les limites de la définition de la zoothérapie effective. Cette question est d’autant plus importante pour les animaux de compagnie : sont-ils des animaux thérapeutiques opérant dans une médiation animale discrète, mais qui agirait comme réel soutien et support émotionnel ? Les relations entre les animaux et les êtres humains, possèdent un aspect méconnu plus intuitif, spirituel et émotionnel qui échappe encore à beaucoup de scientifiques des sciences « dures ». S’agit-il de données dénombrables que l’amour que porte un chien guide pour son maître, ce sentiment de réconfort qu’éprouve un enfant en voyant son lapin, ou bien la gratitude que ressentait un berger au XIXème envers son chien de montagne pour le service de protection qu’il assure. Ces vaines tentatives de catégorisation de l’animal ne peuvent qu’être réductrices et fausses. En effet, selon Donna Haraway : « Une fois que nous aurons fini d’osciller entre réductionnisme biologique et exceptionnalisme culturel, notre conception des humains autant que des animaux en sera bouleversée » (Haraway, 2019, p. 62).
Aucun commentaire