Conclusion - Organisations politiques animales : vers un renouvellement non-anthropocentré du terme politique

 


La confrontation des découvertes sur les compétences diverses des animaux en termes d’organisation, de communication et d’apprentissage avec la définition communément acceptée de la politique, mène inéluctablement à un questionnement sur l’exclusivité de celle-ci au genre humain. Les compétences animales très diverses que nous avons tenté d’exposer, couplées à leurs sociétés, impliquent un questionnement sur l’attachement systématique de la notion d’humanité aux définitions de la politique. Retirer cette caractéristique humaine restreignant l’utilisation du terme ouvrirait des possibilités de redécouvrir comment la nature et les animaux, dont l’humain fait partie, s’organisent au fil de l’évolution des sociétés et pour quelles raisons. Cela permettrait d’en apprendre plus sur le monde animal et d’ouvrir un nouveau regard sur les politiques humaines. Le cadre scientifique de l’évolution au sens Darwinien, qui a permis une approche inédite sur la place de l’humain au sein de la nature, permet d’élargir des domaines que l’on pensait jusqu’alors propre à notre espèce. Se pose par conséquent la question de la valeur du mot politique ; comment créer un unique terme pour désigner les royaumes humains, les votes des lycaons, les matriarcats des éléphants… ? Toujours est-il qu’une volonté de se défaire de l’anthropocentrisme, qui plaquait jusqu’alors un modèle humain sur un concept vaste et naturel, permet d’envisager une notion de politique plus large, plus inclusive. Sans nier les spécificités de la politique humaine mais en incluant celles de chaque espèce. Chaque organisation unique liée à l’exercice du pouvoir et propre à une société ferait partie intégrante d’une politique des animaux. Enfin, nous avons tenté de réfléchir sur ce que serait l’application de cette politique nouvelle. 

La conjugaison des politiques humaines avec celles des autres animaux, imbriquant les particularités et les modalités de chaque espèce, pourrait permettre une organisation plus respectueuse de chaque mode de vie : une politique cette fois par les animaux pour les animaux.

Loïc HASLE, Jade-Bérénice TONG-YETTE, Charline COUDRY

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