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1.
Selon vous, qu’est-ce qui est le plus représentatif
de l’intelligence humaine ?
a.
L’invention et l’utilisation d’outils
b.
Les sentiments et la morale
c.
Le langage et la communication
Pour un sujet comme l’intelligence animale,
il nous faut accorder une importance particulière à la définition que nous
donnons aux mots. Evidemment, l’intelligence humaine ne se résume pas qu’à
l’une de ses trois propositions. Au contraire, elle est complexe et la science
n’a pas fini de l’explorer. Mais l’objectif ici n’est pas de parler de
l’immensité de l’intelligence humaine, il est plutôt de montrer que cette
intelligence n’est pas aussi rare et exceptionnelle que nous avons tendance à
le penser si on la compare avec celle des autres animaux, les animaux
autre-qu’humains. Soyez rassurés, il n’y aucune mauvaise réponse à cette
question. Au contraire, c’est le début du parcours que vous choisirez au fur et
à mesure de vos réponses. Si vous avez choisi la
réponse a, je vous propose de vous diriger vers la question 6 ; vous suivrez
dorénavant les indications en vert. Si vous avez
choisi la réponse b, je vous propose de lire la question 3 ; vous suivrez
dorénavant le parcours rouge. Si vous avez
choisi la réponse c, allez à la question 4 et suivez dorénavant les
instructions en bleu !
En vous souhaitant un beau voyage dans le
livre de Emmanuelle Pouydebat et dans l’intelligence animale !
2. C’est connu, les castors construisent des barrages. Le plus long barrage retrouvé se situe au Canada et est l’œuvre des castor canadensis. Quelle taille faisait-il ?
a.
300m.
b.
850m.
c.
1200m.
La bonne réponse est la b ! Pour
montrer qu’utiliser un outil peut témoigner d’une grande intelligence mais que
l’on peut être intelligent sans utiliser des outils, prenons un exemple connu de
construction animale. A ce petit jeu, une espèce est particulièrement
intéressante : le castor. Cet animal est un véritable ingénieur dans sa
fabrication des abris et des digues visant à retenir l’eau des rivières, à
créer des réservoirs d’eau profonds où il peut se mettre à l’abri des
prédateurs, faire flotter sa nourriture et les matériaux de construction qu’il
utilise. Imaginez ce castor préparant et coupant sur le rivage des perches de
longueurs déterminées et des arcs-boutants pour ensuite disposer ces perches à
l’horizontale sur sa digue qu’il renforce alors, contre le courant, avec les
arcs-boutants. Situé au Canada dans le parc Wood Buffalo, le plus grand barrage
de castor mesure plus de 850 m et est visible de l’espace ! La
moyenne au Canada est de 90 m.
Mais ce qui nous intéresse ici n’est pas
tant le résultat que la construction. La construction a commencé vers 1975,
cela fait donc bientôt une cinquantaine d’années que plusieurs générations se
relayent à la construction et la réparation du même barrage ! C’est ici le
témoignage d’une transmission du savoir, notamment des techniques propres à ce
groupe de castor adaptées à leur environnement. Des apprentissages différents
des autres groupes de castor se créent, car ce groupe-ci a des connaissances
plus précises sur son milieu de vie. Par ailleurs, cela nous amène à parler
d’un point important : on ne peut pas comparer l’intelligence d’espèces qui
n’ont pas le même environnement, et donc pas les mêmes clefs, outils, moyens,
ni les mêmes interactions avec les autres espèces.
Cet exemple nous démontre donc
une communication au sein d’une espèce, la transmission d’un savoir qui se
construit tant il se répand dans le groupe. Pour approfondir le dernier point
abordé, à propos de l’impossibilité de comparer l’intelligence d’animaux qui
n’ont pas les mêmes clefs face à une même situation, allez à la question 8.
Cet exemple nous démontre
donc une communication au sein d’une espèce, la transmission d’un savoir qui se
construit tant il se répand dans le groupe. Mais au-delà d’une communication
entre membre d’une même espèce, certains animaux autres-qu’humains ont déjà
communiqué directement avec les humains en utilisant les langues que nous
pouvons comprendre ; l’exemple le plus connu est celui des perroquets. Je
vous propose de vous diriger à la question 4 !
Au-delà de la communication
entre les humains et les non-humains, cet exemple nous démontre donc une communication
au sein d’une même espèce, la transmission d’un savoir qui se construit tant il
se répand dans le groupe. Pour continuer sur la manipulation d’outils et des
constructions par les animaux non-humains, cap sur la question 6 !
3. Quelle était la particularité du gorille Koko ?
a.
Elle
maîtrisait plus de 1000 signes en langue des signes.
b.
Elle
s’était liée d’amitié avec un chaton, qu’elle a elle-même nommé.
c.
Elle a
joué de la basse avec le groupe Red Hot Chili Peppers.
d.
Elle
faisait de la peinture et savait faire des auto-critiques de ses œuvres.
En fait, toutes
ces réponses à la fois. Etonnant, n’est-ce pas ? Koko a été élevée par une
éthologue, loin de ses congénères, et du fait de son éducation
« humaine » a permis de mettre en lumière les capacités des gorilles.
Malgré tout, il faut relativiser ces résultats qui sont le fait d’un
animal particulier avec une éducation particulière, et qui ne correspondent pas
au quotidien de l’espèce.
Le
point qui nous intéresse particulièrement ici est son histoire d’amitié avec le
chaton All Ball. Un Noël, Koko a demandé un chaton comme cadeau. C’est Koko elle-même
qui a choisi le prénom du petit chat. Lorsque All Ball est décédé, Koko a été
triste durant plusieurs mois. A l’aide du langage des signes, Koko a alors exprimé
les mots "malheureux", "triste", "fronce les
sourcils", "pleurer", avant de s'isoler pour imiter les sons
d'un humain en pleurs. Elle fera preuve d'une empathie similaire quelques
années plus tard, à la mort de l’acteur Robin Williams, qui l'avait rencontrée
quelques années auparavant.
En matière de
sentiments, on ne peut pas dire que les animaux soient en reste. La différence
de Koko est qu’elle savait l’exprimer de manière à ce que les humains
comprennent. Mais le fait que nous ne comprenions pas les autres animaux ne
signifie pas qu’ils n’ont pas d’émotions !
Dirigez-vous
vers la question 4.
Ainsi,
l’absence de cordes vocales de Koko face à Puck la perruche ne l’empêche pas de
communiquer par ses propres moyens avec les humains ! Koko était
considérée comme particulièrement intelligente mais d’autres gorilles auraient
été capables de tels exploits en recevant la même éducation. Les autres
gorilles n’ont simplement pas le besoin de communiquer avec nous. Et, comme
soulevé à la dernière question, chaque animal a son environnement et ses
attributs propre : il est impossible de relever un seul critère
d’intelligence. A présent, je vous propose de vous diriger vers la question 5.
Pour
compléter la dernière question, Koko a ici des besoins différents des autres
gorilles. Par exemple, elle n’a pas besoin d’apprendre à trouver à manger.
L’environnement dans lequel Koko évolue lui crée contribue à créer des besoins
presqu’humains, par exemple communiquer avec l’éthologue qui l’a élevée. L’intelligence
est souvent définie comme les « capacités d’adaptation comportementale
d’une espèce ». Koko serait donc en effet une preuve de l’intelligence des
gorilles, du fait de sa capacité à adapter son intelligence à son
environnement ! Pour continuer sur la hiérarchie entre les animaux,
rendez-vous à la question 7.
4. Quel est le plus grand nombre de mots qu’un animal non-humain a déjà maitrisé ?
a.
900
mots.
b.
1300
mots.
c.
1800
mots.
La bonne réponse est la c ! Les perroquets sont en effet bavards. En 1995, une perruche bleue répondant au nom de Puck est entrée dans le Livre Guinness des records pour la richesse de son vocabulaire qui comptait près de 1 800 mots reconnus. Elle savait faire des phrases, poser des questions pertinentes et ne se contentait pas juste de répéter ce qu’il entendait. L’oiseau était considéré comme exceptionnellement intelligent, parce qu’il arrivait à copier les codes humains. Mais l’intelligence se résume-t-elle à la possession de cordes vocales ? Et si d’autres animaux non-humains avaient cette capacité de compréhension, sans les moyens physiologiques de l’exprimer de manière à ce que nous le comprenions ? D’autant plus que pour ce qui est de la communication, les animaux non-humains savent communiquer entre eux.
Puck est
donc un deuxième exemple de communication avec les humains, même si Koko et
Puck ne communiquaient pas de la même manière. Mais l’intelligence et la
capacité de communication ne se résument pas à savoir se faire comprendre des
humains. Pour parler de la communication au sein d’une même espèce,
dirigez-vous vers la question 2.
C’est
d’ailleurs l’exemple des castors que nous venons d’étudier. A présent,
direction la question 3 !
Pour
approfondir le point concernant la transmission d’information et la
communication au sein d’une même espèce, direction la question 2 !
5. Pourquoi les oiseaux australiens jardiniers à nuque rose ramassent-ils des fleurs ?
a.
Pour
décorer son nid et se faire un beau tapis.
b.
Parce
qu’ils confondent leur couleur avec celle de petits insectes.
c.
Pour l’odeur
qu’elles dégagent.
La bonne réponse est la réponse a ! En effet, ces petits oiseaux utilisent des fleurs, mais aussi des coquillages, des graines et des objets de couleur à des fins purement décoratives. Cela nous permet de parler d’un stéréotype qui a la peau dure : celle que les animaux ne vivent que pour satisfaire des besoins, comme une loi naturelle s’abattant sur eux. Nos oiseaux australiens jardiniers à nuque rose remettent tout cela en perspective car décorer son habitat n’est pas un besoin. Ces oiseaux sont même capables de fabriquer, après plusieurs semaines d'efforts, une sorte de berceau nuptial. Fait de brindilles entrelacées, formant parfois une arche à l’entrée, il ressemble à un tunnel. Mais ce sont deux actions différentes : l’une est une conséquence de l’accouplement, l’autre ne découle pas d’un besoin.
Ainsi, en plus de ne pas avoir les mêmes besoins, il arrive que les
animaux autre-qu’humains utilisent leur intelligence au service d’une activité
qui n’est pas un besoin. A présent, approfondissons la question de la
manipulation d’outils à la question 6.
Dans
la continuité de la dernière question, nous parlons ici de la relation entre
intelligence et besoin. L’intelligence des animaux n’est pas toujours mise au
service de ses besoins, ces oiseaux jardiniers en soient le parfait exemple.
Pour continuer à parler du rapport besoin-intelligence, cap sur la question
8 !
Dans
la continuité de la dernière question, nous parlons ici de la relation entre
intelligence et besoin. L’intelligence des animaux n’est pas toujours mise au
service de ses besoins, ces oiseaux jardiniers en soient le parfait exemple.
Pour continuer à parler du rapport besoin-intelligence, cap sur la question
8 !
6.
D’après vous, comment la fauvette du Ceylan
fabrique-t-elle son nid ?
a.
En
fabriquant l’équivalent d’une colle avec de la sève d’arbre.
b.
En
cousant des feuilles entre elles.
c.
En tressant
des brindilles.
La
bonne réponse est la b ! La fauvette de Ceylan fait de la couture : autrement
dit, elle perfore le bord de deux feuilles avec son bec, les rapproche et passe
à travers les trous une fibre végétale ou un fil de soie d’araignée confectionné
en tordant des fils d’araignée…Au-delà de l’utilisation d’outils, cela nous
montre même que les animaux non-humains sont aussi capables de telles œuvres de
précision ! La fauvette de Ceylan s’est adaptée à son milieu et à ce
qu’elle pouvait trouver autour d’elle, en l’occurrence des fils subtilisés à
des araignées, pour satisfaire un besoin.
L’exemple des
fauvettes couturières de Ceylan prouve autre chose : sans les araignées et
leurs toiles, ces oiseaux ne pourraient réaliser l’ouvrage pour lequel on les
glorifie. Cette interdépendance n’est pas présente uniquement dans la chaîne
alimentaire. Ainsi, comment dire qu’un animal est plus intelligent que les
autres animaux s’il a besoin de ces autres pour pouvoir réaliser les ouvrages
pour lesquels on le trouve intelligent ? On peut dire qu’il est
remarquablement intelligent, il est vrai, mais pas qu’il l’est plus que
d’autres.
Voilà quelques
exemples, parmi des centaines d'autres, de comportements de
construction qui évoquent en de nombreux points leur
intelligence, entre autres par leur
capacité à réparer les nids,
à trouver des solutions
diverses ou à choisir le bon emplacement mais aussi
particulièrement à s’approprier le matériel à leur disposition pour arriver à
un but précis.
Ce but
n’est pas forcément la satisfaction d’un besoin, comme vu précédemment. Je vous
propose maintenant de vous diriger vers la question 9.
L’invention,
l’utilisation et la manipulation d’outils ne sont pas réservées aux seuls
humains et ce savoir doit être transmis entre membres d’une même espèce. Pour
cela, rendez-vous à la question 2 !
La
confection de nid est un besoin pour les oiseaux ; mais l’intelligence des
animaux ne sert pas toujours un besoin ! Pour en savoir plus, dirigez-vous
vers la question 5 !
7. Si l’on devait effectuer un classement des
animaux selon leur intelligence, quelle(s) proposition(s) semblerai(en)t la(les)
plus pertinente(s) ?
a.
Les
humains sont plus intelligents que les autres primates.
b.
Les
primates sont plus intelligents que les autres animaux.
c.
Les
animaux sont les seuls êtres doués d’intelligence.
Question
piège ! En fait, il n’y a pas vraiment de réponse. Dans son livre,
Emmanuelle Pouydebat consacre quelques pages à définir ce qu’est un humain, ou
plutôt ce qu’il n’est pas : un animal supérieur aux autres animaux, plus
intelligent et possédant des différences remarquables avec ceux-ci. Cela a été
prouvé à la question 8.
Un
autre préjugé qui a la peau dure est celui que les primates seraient plus
intelligent que les autres animaux. On pourrait avancer les mêmes arguments que
ceux présentés pour la réponse a à la question 8. Les réponses ont été
apportées à la question 5.
Attaquons-nous donc à la troisième et
dernière réponse proposée : les animaux seraient les seuls êtres vivants doués
d’intelligence. Il est encore plus difficile de consacrer l’intelligence du
monde végétal tant nos fonctionnement différent. L’exemple que prend Emmanuelle
Pouydebat est celui de la collaboration de certaines plantes qui se préviennent
entre elles lorsque l’une est attaquée par un herbivore. Cette communication
passe par la diffusion de signaux chimiques. Il est vrai que nous ne pouvons
interagir avec les plantes comme nous le faisons avec les animaux
autre-qu’humains. Pour autant, celles-ci possèdent pour une bonne majorité une
mémoire, des capacités d’apprentissage, et les dernières avancées du Fond de
Recherches Scientifiques tendent même à affirmer qu’elles sont dotées d’une forme
de conscience de soi minimale qui ne requiert ni intention ni réflexivité. Il
faut rester vigilent, dans notre analyse et ne pas évaluer l’intelligence en
tant que différence par rapport à nous (les humains, les primates, les animaux).
Par rapport à ce qu’est un végétal, ses caractéristiques, son milieu et ses
besoins, on ne peut pas affirmer qu’elles sont dénouées d’intelligence. De
manière générale, Emmanuelle Pouydebat propose que nous ne partions pas du
principe que seuls les humains sont intelligents pour prouver au compte-goutte
que d’autres êtres le sont, mais plutôt de l’idée que tous les êtres vivants
ont une potentialité d’intelligence, utilisée ou non.
Les
différences ne font pas la supériorité et les comparaisons sont impossibles. Finissez
à la question 10 !
Comment comparer deux espèces
qui ne veulent pas faire la même chose, qui n’ont pas les mêmes outils à leur
disposition et qui, de surcroît, n’ont pas les mêmes capacités physiques ?
Plus dur encore, comment comparer l’intelligence d’un tournesol et d’un
phacochère, d’un animal et d’un végétal ? Il ne faut pas faire de
raccourcis. Pour une compétence particulière ou un critère particulier, il est
possible de faire des comparaisons ou un classement ; ce que nous voulons
montrer ici est qu’aucun de ses critères ne permet de conclure à une
supériorité humaine ou à une non-intelligence des autres animaux. Ils ne sont
pas représentatifs de la complexité des comportements des êtres vivants. A
présent, rendez-vous à la question 9 !
Comment comparer deux espèces
qui ne veulent pas faire la même chose, qui n’ont pas les mêmes outils à leur
disposition et qui, de surcroît, n’ont pas les mêmes capacités physiques ?
Plus dur encore, comment comparer l’intelligence d’un tournesol et d’un
phacochère, d’un animal et d’un végétal ? Il ne faut pas faire de
raccourcis. Pour une compétence particulière ou un critère particulier, il est
possible de faire des comparaisons ou un classement ; ce que nous voulons
montrer ici est qu’aucun de ses critères ne permet de conclure à une
supériorité humaine ou à une non-intelligence des autres animaux. Ils ne sont
pas représentatifs de la complexité des comportements des êtres vivants. A
présent, rendez-vous à la question 9 !
8.
Les criquets africains, les corbeaux calédoniens
et une espèce de poisson-chat utilisent tous trois des feuilles dans leur vie
courante : l’un pond ses œufs dessus afin de pouvoir les transporter en
cas de danger, l’autre utilise des feuilles comme amplificateur de son, le
dernier utilise des feuilles pour attraper de la nourriture. Laquelle des trois
propositions suivantes est vraie selon vous ?
a.
Le
criquet pond leurs œufs sur des feuilles, le corbeau utilise les feuilles pour
communiquer et le poisson-chat utilise les feuilles pour attraper de la
nourriture.
b.
Le
criquet utilise des feuilles pour attraper sa nourriture, le corbeau pond ses
œufs sur des feuilles et le poisson-chat utilise des feuilles pour communiquer.
c.
Le
criquet utilise des feuilles pour communiquer, le corbeau utilise des feuilles
pour attraper de la nourriture et le poisson-chat pond ses œufs sur des
feuilles.
La bonne réponse est la c. En effet, une des espèces de poisson-chat pond ses œufs sur des feuilles, afin de pouvoir les déplacer plus facilement en cas de danger. Les criquets africains utilisent les feuilles comme amplificateur de son en frottant la partie inférieure de leurs ailes contre une feuille et peuvent ainsi communiquer à longue distance. Enfin, les corbeaux calédoniens découpent des morceaux de feuille de Pandanus (dont les feuilles présentent des pics) afin d’utiliser les échancrures comme crochets pour attraper des vers dans les cavités du bois.
Par ailleurs, ces mêmes feuilles lorsqu’elles sont séchées peuvent être tressées pour former des paniers, des vêtements ou encore des tapis. C’est de cette activité qu’ont vécu beaucoup de femmes dans les colonies françaises, particulièrement sur les îles.
Quelle
diversité d’emploi pour un même objet ! Cela nous révèle un point
important : les animaux ont des comportements différents simplement car
ils ont des besoins différents. Le corbeau n’aurait aucun intérêt de pondre ses
œufs sur des feuilles. Comment comparer leur intelligence, s’ils ne font
simplement pas la même chose et n’ont pas les mêmes attributs ? Le
poisson-chat ne saurait amplifier la portée de ses messages à ses congénères
grâce à des feuilles (quoique !), mais il n’a ni le besoin de le faire, ni
des ailes comme le criquet.
Comme le dit Albert Einstein, « Tout
le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à
un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide » !
Ainsi,
chaque animal a un environnement différent mais aussi des besoins différents et
une anatomie différente ! Comment comparer deux espèces qui ne veulent pas
faire la même chose, qui n’ont pas les mêmes outils à leur disposition et qui,
de surcroît, n’ont pas les mêmes capacités physiques ? Dans la continuité
de cette interrogation, je vous propose de vous diriger vers la question 5.
Ainsi,
en plus de pouvoir mettre leur intelligence au service d’activités qui ne
répondent pas forcément à un besoin, les animaux n’ont tout simplement pas les
mêmes besoins. Or comment faire une comparaison de deux animaux qui ne
cherchent pas à faire la même activité ? Rendez-vous à la question
7 !
Ainsi,
en plus de pouvoir mettre leur intelligence au service d’activités qui ne
répondent pas forcément à un besoin, les animaux n’ont tout simplement pas les
mêmes besoins. Or comment faire une comparaison de deux animaux qui ne
cherchent pas à faire la même activité ? Rendez-vous à la question
3 !
9. Mais alors, si l’intelligence de l’homme ne le différencie pas des autres animaux, qu’est-ce qui démarque le plus l’humain ?
a.
La
bipédie
b.
La
politique
c.
La
culture
Avant de lire la
suite, je vous propose quelques anecdotes.
Pour la réponse
a : la pieuvre veinée (Amphioctopus marginatus), désormais
surnommée « pieuvre noix de coco », déambule dans les eaux
indonésiennes cachée dans des demi-noix de coco, laissant juste sortir deux
tentacules. Ainsi, elle se déplace en bipédie (sur deux pieds tentaculaires) !
Pour la réponse
b : le vote n'est pas qu'une invention humaine. Les lycaons d'Afrique,
une espèce de canidés, éternuent pour voter le départ ou non à la chasse. Si
le couple dominant vote, il faudra 2 ou 3 autres votes pour partir à la
chasse, mais s'ils s'abstiennent, il faudra une dizaine de votes pour faire
bouger la meute.
Pour la réponse
c : Sur l'île de Koshima, les habitants donnaient des patates douces à
manger aux macaques, et une jeune femelle, Imo, a commencé à laver ses pommes
de terre, ce qui n'avait rien d'extraordinaire. Mais ses amis et sa mère l'ont
imitée. Cinq ans plus tard, les trois quarts des juvéniles et les jeunes
adultes lavaient régulièrement leurs patates douces. Cela correspond à ce
qu’on appelle l'apprentissage social, un facteur de la culture !
En réalité,
l'humain est bien le seul primate pratiquant la bipédie permanente (le seul
animal hormis les oiseaux), le seul à avoir des institutions politiques et la
définition de la culture chez les animaux est bien différente de celle de la
culture humaine. Ce ne sont pas les seules différences avec les autres
animaux, elles pourraient se compter par dizaines. Mais au même titre que
l'humain, un papillon ou un suricate n'a rien à voir avec les autres animaux.
Chaque espèce a ses particularités : il n'y a pas une grande barrière entre
humain et non-humain ! Aussi, dans son livre, Emmanuelle Pouydebat explique
qu'il est ridicule de systématiquement placer les humains comme référents à
toute comparaison. L'idée est d'observer les différences entre les humains et
les animaux, sans tomber dans le piège d'observer les différences des animaux
par rapport aux humains. Les différences ne font pas la supériorité.
A
présent, allez voir la question 7 !
Au
même titre que pour l’intelligence, il est évident qu’il serait possible
d’effectuer des classements et des comparaisons avec les autres animaux dans
les domaines cités plus haut. Tout l’enjeu est de comprendre que ces
classements sont insuffisants à toute conclusion. Finissons à la question 10.
10. Quel
animal possède le plus de neurones ?
a.
Le
poisson rouge
b.
Les
éléphants
c.
Les
humains
La bonne réponse
est la b ! Les éléphants battent les humains en termes de nombre de
neurones, alors que les poissons rouges possèdent un plus grand nombre d’os
dans le crâne. Ces grands mammifères possèdent environ 257
milliards de neurones, contre 86 milliards chez les humains. La composition du
cerveau est un indicateur intéressant mais il n’est pas suffisant pour comparer
l’intelligence de deux espèces ; si cela avait été le cas, l’humain aurait
été perdant ! C’est ce que démontre Emmanuelle Pouydebat dans le dernier
chapitre de son livre. Il faut donc également faire attention à ces
arguments : cela ne permet pas de conclure sur l’intelligence des animaux
de manière globale. Voilà, le voyage au cœur de l’intelligence animale est
fini !
Compte-rendu critique
de l’ouvrage : Emmanuelle Pouydebat, L’intelligence animale, cervelle
d’oiseaux et mémoire d’éléphant, Odile Jacob, 2017.
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